
C’était simplement beau et rassurant.
Elles étaient belles et fières ces fleurs sauvages offrant aux pollinisateurs des promesses d’avenir meilleur…
En traversant ma commune, ce fut l’émerveillement. Des coquelicots longeaient un mur de pierres d’un bout à l’autre et donnaient à ce large trottoir, si triste, un air de fête, une couleur joyeuse, une transparence délicieuse dans laquelle le soleil plongeait.

Deux heures plus tard, quand je suis repassée, il n’y avait plus de coquelicots ; le trottoir était redevenu terne et solitaire… Le soleil, comme moi, devait être bien triste…
Mais que s’était-il donc passé ? Quelques mètres plus loin, une haie se faisait tailler la tête, une coupe bien courte derrière les oreilles ; les oiseaux qui venaient s’y réfugier avaient abandonné leur insouciance…
Les coquelicots, comme la haie avaient perdu pied sous les
mains de quelques-uns à qui il avait été demandé de tout rendre « propre »…

Tout cela est bien paradoxal, non ?
Le cœur hésitant entre tristesse et colère, je me suis réfugiée dans mon jardin pour y prendre un bain de coquelicots, un bain de nature, un bain de vie…