En toute saison
Les lichens de mon jardin
Sèment la beauté...
Les lichens, que
certains s’échinent encore à retirer du tronc et des branches des arbres, sont
dignes de notre plus grand intérêt !
Formidable exemple de
symbiose, les lichens sont composés à 90 % d’un champignon et à 10 % d’une
algue. Le champignon apporte à l’algue, l’eau et les sels minéraux nécessaires
à sa survie et l’algue partage avec le champignon des sucres et divers autres
substances.
Les lichens, dont
20 000 espèces ont été recensées à ce jour à travers le monde,
s’installent dans des lieux où aucune plante ne peut croître. Selon les
espèces, on pourra les observer sur des rochers en bord de mer et en haute
montagne, sur certains sols même sur de la lave refroidie, sur des troncs et branches
d’arbres. Les lichens affectionnent particulièrement les forêts montagneuses et
les régions froides.
Les lichens ont une
particularité intéressante ; ce sont des indicateurs efficaces de
pollution. Ils sont particulièrement sensibles au dioxyde de soufre (SO2) dont
la source principale est la combustion des énergies fossiles contenant
du soufre, comme le chauffage, la production électrique, les véhicules à
moteur, etc.
Selon les espèces de lichens, la sensibilité à la pollution
de l’air est variable. Là où certains lichens vont mourir, d’autres pourront
tolérer des concentrations de pollution plus ou moins fortes. Les lichens sont
utilisés, en milieu urbain en particulier, comme
bio-indicateurs de qualité de l’air.
Pour exemple,
- la lécanore que
l’on reconnait à ses croûtes de couleur gris-vert parsemées de taches rondes
jaunâtres, est le lichen le plus résistant à la pollution ;
- la xanthorie de couleur jaune-orangé très vif supportera
deux fois moins de pollution que la lécanore ;
- la parmélie, qui ressemble à une petite salade toute plate
formant des croûtes foliacées de couleur vert pale, n’accepte qu’un air peu
pollué;
- l’usnée fleurie qui possède de longs filaments, ne peut
vivre que si l’air est pur.
Au vu du grand nombre d’espèces de lichens, on peut
comprendre à quel point leur observation peut nous parler de l’air que nous
respirons !
Acceptons les lichens qui prennent place autour de nous,
ils
ne tueront pas les arbres et n’abîmeront pas les murs ;
ces pensées sont
d’un autre âge, les lichens ne sont pas des parasites !
Admirons les lichens ;
les arbres et les murs qui les
accueillent,
deviennent des supports pour une exposition permanente d’œuvres
d’art
offertes par notre si belle nature…
Et puis les lichens
ont d’autres qualités non négligeables, leurs débris fertilisent les sols et
permettent donc à des plantes de pousser, on les retrouve en cuisine, même
gastronomique, ils ont des vertus thérapeutiques, et l’industrie textile et
agroalimentaire les utilisent ; d’autres propriétés restent à découvrir…
Ce trop bref survol du monde des lichens est loin de
dévoiler toutes ses richesses, alors mettons en mouvement notre curiosité, nous
ne serons pas déçus !
Pour aller plus loin :
Préférant éviter des erreurs, les lichens
sur les photos ci-dessus ne sont pas identifiés ; Ces lichens ont été photographiés sur les arbres et murets de mon jardin situé dans l’Yonne…
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